Classique 21, la voix de la finance ?
Dans son édition du 22 janvier 2020, le quotidien « Le Soir » évoque les multiples fonctions d’Amid Faljaoui, directeur de Roularta (Le Vif – Trends). En effet, celui-ci est également administrateur délégué du Cercle de Wallonie, administrateur de l’UCM, membre de l’Institut des experts- comptables et conseiller pour la Banque Degroof-Petercam. Dans son article, Xavier Counasse note que, selon un courriel de Bruno Colmant, cette dernière collaboration répond à une situation où « nous vivons une période de crise qui demandera des relais médiatiques très puissants » et que c’est dans ce cadre qu’il souhaite qu’Amid Faljaoui joue un rôle plus important.
Pour le moins, cela témoigne de la volonté des milieux financiers à façonner les esprits pour qu’ils intègrent les volontés de la finance. Effectivement, il s’agit là d’une question de déontologie journalistique.
Cet article me conduit à une autre réflexion. Comme beaucoup, je suis un habitué de classique 21 ou monsieur Faljaoui tient une chronique quotidienne. Il n’est certainement pas question ici de remettre ici en cause la qualité de ses chroniques, mais une radio publique doit-elle se faire le relais exclusif de la pensée d’un acteur du monde financier ? L’économie n’est pas une science neutre, elle est fondamentalement politique. Il n’est donc pas acceptable que son expression, dans un média populaire, soit monopolisée par une seule vision politique.
Pour le moins, notre radio publique doit donner le même espace à d’autres visions de l’économie. Il est grand temps que les responsables de la RTBF en tirent les conséquences.