L’incapacité des gouvernements européens à s’accorder sur la finalisation des mesures anti-crise donne un très mauvais signal aux citoyens européens. Certains pays, dont l’Allemagne, mais surtout les Pays-Bas, refusent de jouer le jeu de la solidarité en bloquant la mise en œuvre d’euro-obligations qui permettraient de concrétiser la solidarité européenne. Rappelons que lors de la crise grecque, le gouvernement allemand a systématiquement bloqué sur les mesures d’aides pour finalement assouplir sa position, mais toujours trop tard, avec les dégâts que l’on connaît.
Le moment est à la solidarité vis-à-vis des pays les plus touchés. Le Commissaire européen, Frans Timmermans a raison quand il dénonce l’attitude égoïste et accusatrice du gouvernement néerlandais. Il ne peut être question de conditionner les mesures d’aides à l’obligation de mesures d’accompagnement qui étrangleraient encore un peu plus les populations durement touchées par la crise. L’Union européenne doit être l’expression d’une solidarité véritable.
C’est sur ce terrain que l’Union européenne peut montrer sa plus-value. C’est d’autant plus important qu’en matière de santé ses compétences sont uniquement subsidiaires. Les traités européens ont en effet considéré que la santé publique relevait uniquement de la compétence des États nationaux. Dans le futur, comme le note justement « Terre Nova », il faudra certainement renforcer les capacités européennes de gestions des crises épidémiques notamment au travers d’un mécanisme d’alerte et de la mise en place d’une capacité européenne d’achat, de stockage et de production de matériels et de médicaments.
Ne reproduisons pas les erreurs du passé, engageons-nous résolument pour une Europe des solidarités tournant le dos aux politiques d’austérité et aux dogmes néolibéraux.