Dans le « Soir » de ce matin, un édito particulièrement interpellant de Béatrice Delvaux, à propos de la crise politique qui secoue le parti d’Angela Merkel. La présidente actuelle de la CDU, Annegret Kamp-Karenbauer a démissionné suite au soutien des élus conservateurs et de l’extrême droite de Thuringe pour élire un Ministre-Président libéral.
Comme Béatrice Delvaux le note avec justesse, cette crise met en évidence le poids croissant de leader d’extrême droite dont certains ont des discours qui «s’inspirent ouvertement du nazisme », mais aussi de la déliquescence des formations démocrate-chrétienne et sociale-démocrate. Elle rappelle que la « Thuringe fut la première à élire un gouvernement de coalition entre la bourgeoisie conservatrice et le parti d’Adolf Hitler ». C’est pour le moins interpellant.
Les temps sont certainement différents, mais il ne nous faut pas oublier les leçons de l’histoire. Cette situation ne se limite pas à l’Allemagne et les partis démocratiques, dans l’ensemble de l’UE doivent se resaisir, car à force de banaliser les discours de l’extrême droite le pire redevient possible. En la matière, si tous ont leur responsabilité, le parti populaire européen (PPE) se doit de réagir. Va-t-il encore longtemps cautionner les dérives illibérales du hongrois Orban ou l’alliance de Forza Italia avec la Léga et les néo-fascistes italiens. Les partis libéraux et sociaux-démocrates doivent également prendre leurs responsabilités. À titre d’exemple, le parti libéral allemand fait bien partie du groupe Renew au parlement européen et le groupe social-démocrate conserve en sont sein la formation slovaque de Robert Fico ou des socialistes maltais.
Défendre la démocratie, c’est refuser toute compromission avec l’extrême droite mais cela exige de redonner un sens à l’engagement politique en rendant sa centralité à la personne humaine et en empoignant résolument la question sociale pour offrir un avenir à toutes celles et ceux qui se sentent oubliés et laissés sur le côté du chemin.