S’il est une chose que l’on ne peut pas reprocher à Donald Trump, c’est de cacher son jeu. Il suffit de l’écouter pour connaître ses intentions. L’Union européenne, c’est son ennemi, il lui a déclaré la guerre économique, a soutenu les Brexiter ou pense comme l’illibéral Orban.
Cette semaine, lors du Forum économique de Davos il a précisé sa pensée en évoquant la négociation d’un éventuel accord commercial avec l’Union européenne « Si nous ne pouvons pas conclure (…), nous devrons mettre une taxe de 25% sur leurs voitures ». Il continue en déclarant « Je voulais en avoir fini avec la Chine. Je ne voulais pas m’occuper de la Chine et de l’Europe en même temps »[i].
Il est exact que la balance commerciale de l’UE est positive vis-à-vis des États-Unis, mais est-ce une raison pour céder au chantage agressif et vulgaire du guerrier Trump ? Nous avons pu faire reculer l’idée d’un TTIP mais le voilà qui revient sous la forme de plusieurs accords commerciaux dont l’un porte sur la reconnaissance mutuelle des normes. Pour rappel, la question des normes n’est pas qu’une question économique, elle est aussi sociale et culturelle. Elle repose sur une conception de la société, notre conception du bien-être.
Il ne peut être question de ramper devant les diktats d’un président américain qui est convaincu que la politique doit se résumer à la gestion d’un empire immobilier. Pour lui, tout est bon, mépriser les femmes, se moquer de l’avenir de la planète, déstabiliser le monde avec ses agressions militaires, soutenir les faucons israéliens ou l’extrême droite…
Négocier avec un révolver sur la tempe, ce n’est pas négocier.
[i] Le Monde- 24/01/2020